Does avalanche danger lurk in eastern Quebec powder? Words :: Peter Oliver.
L’illusion de flotter sur un flanc de montagne isolé, un nuage blanc, loin des pistes durcies et de la frénésie des remontées : si un tel rêve prend vie le plus souvent dans les montagnes de l’Ouest, il peut devenir réalité dans l’Est, particulièrement dans les Chic-Chocs de la péninsule gaspésienne.

Mais l’attrait onirique de la poudreuse peut parfois se transformer en cauchemar. Dans le nuage blanc sommeillent des dangers potentiellement mortels – les avalanches. Dans l’Est, elles découlent d’un phénomène propre aux Chic-Chocs, et sont parfois sous-estimées par les skieurs non guidés ou mal préparés.
À l’aube de la saison hivernale, les experts en avalanches sont donc sur le qui-vive. L’hiver dernier, la Gaspésie a accueilli entre 20 et 30 % plus de skieurs, selon Dominic Boucher, directeur général d’Avalanche Québec. Durant l’été, la fréquentation de la Gaspésie, motivée entre autres par le désir d’échapper à la nouvelle réalité imposée par la COVID-19, était, selon Boucher, « malade ». Dans ce contexte, Boucher et d’autres s’attendent à voir déferler un flot de skieurs rêvant de poudreuse.
Pierre-Étienne Gagnon, un guide de montagne de la Colombie-Britannique originaire du Québec, s’inquiète du fait que les skieurs des Chic-Chocs s’aventurent souvent sans l’aide d’un guide et sans être pleinement conscients des dangers. Ils risquent, dit-il, de laisser leurs rêves de poudreuse « teinter leur décision ». Philippe Gautier, ancien représentant pour l’Est de l’Association canadienne des guides de montagne, souligne que les risques d’avalanches et les mesures de contrôle « sont de plus en plus reconnus au Québec », mais contrairement à l’Ouest, ils ne font toujours pas « partie de la culture ni des bulletins d’information ». En d’autres mots, les skieurs de l’Est sont plus susceptibles de faire fausse piste en évaluant les risques d’avalanche.
Ce processus d’évaluation est imprécis, explique Gagnon, étant donné l’interaction complexe entre le terrain, le manteau neigeux et la météo, avec « des conditions qui changent à la seconde ». Dans les Chic-Chocs, les vents intenses et une croûte de pluie, que l’on observe peu dans l’Ouest, sont deux facteurs importants qui contribuent à l’instabilité de la neige. De plus, certains des plus beaux secteurs skiables se trouvent dans ce que Gagnon appelle des « pièges du terrain » – des couloirs raides et étroits sans voie de sortie si la neige glisse – contrairement aux pentes larges et ouvertes des montagnes de l’Ouest, où il est possible de traverser sans danger.
Les avalanches volent souvent la vedette au chapitre des catastrophes en montagne, mais d’autres dangers moins spectaculaires, comme se perdre, se blesser ou se faire piéger par une tempête, sont plus fréquents et tout aussi dangereux, explique Gagnon. En cas de problème, les opérations de recherche et sauvetage peuvent être longues et ardues dans l’Est sans l’aide d’hélicoptères, lesquels sont toujours sur un pied d’alerte dans l’Ouest.
Alors, que doit faire un skieur de l’Est ? Gagnon et Boucher invitent les aventuriers à investir dans un cours d’avalanche. Boucher constate une augmentation du nombre de personnes qui suivent de tels cours, mais il craint que cette augmentation soit inférieure au nombre de skieurs qui risquent de s’aventurer dans l’arrière-pays de la Gaspésie cet hiver.
S’informer et se préparer reste la meilleure garantie pour faire d’un rêve de poudreuse une réalité, et non un cauchemar.
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A backcountry powder dream is idyllic: floating down a remote mountainside on a cloud of white, far from hard-packed snow and madding crowds of lift-serviced skiing. Although such a dream is typically realized in western North America, with its big mountains and big snowfalls, it can become an eastern reality, too—especially in the Chic-Chocs of the Gaspé Peninsula.
But the dreamy allure of powder can sometimes lead to nightmarish outcomes. Within the white cloud lurk potentially life-threatening dangers, avalanche hazards in particular. Avalanches, with uniquely eastern characteristics, are a Chic-Chocs phenomenon sometimes underestimated by unguided or unprepared skiers.

That fact has avalanche experts on edge at the outset of the winter of 2020-21. Last winter, skier traffic in Gaspésie was up 20 to 30 per cent, according to Dominic Boucher, Executive Director of Avalanche Québec. And driven at least in part by a desire to escape the curse of the COVID-19 pandemic, backcountry visitation in Gaspésie this past summer was, says Boucher, “crazy.” Based on that recent history, Boucher and others expect a stream of powder-dreaming skiers to arrive in the region this winter.
Pierre-Étienne Gagnon, a native Quebecer now working as a mountain guide in British Columbia, worries that backcountry skiers in the Chic-Chocs, more often than not traveling without the aid of a guide, aren’t fully attuned to the dangers they might encounter. They might, he says, allow their powder dreams to “influence their decision-making,” possibly with catastrophic results.
Philippe Gautier, formerly an Eastern representative for the Association of Canadian Mountain Guides, says that avalanche recognition and mitigation is “developing in Quebec,” but unlike in the west, is still “not a part of the culture or the news cycle.” In other words, eastern skiers are much more likely to miscalculate avalanche risks.
Assessing potential avalanche risks is inevitably an imprecise process, says Gagnon, given the complex interaction between terrain, snowpack, and weather, with “conditions that change every second of the day.” In the Chic-Chocs, high winds and rain crust, typically not seen in the West, are two major factors contributing to snow instability. In addition, some of the best Chic-Chocs skiing is in what Gagnon calls “terrain traps”—narrow chutes and couloirs with no escape route should the snow start to slide—unlike the wide-open slopes of Western mountains, where traversing out of danger is a possibility.
In addition, while avalanches often get star billing on the backcountry-risk marquee, less dramatic problems—getting lost or injured or stranded by a storm—might be more common and every bit as life-threatening, says Gagnon. Should something go wrong, search-and-rescue efforts can be slow and laborious in the East without the assistance of helicopters, a common backcountry presence in the West.
So what’s an eastern skier to do? Gagnon and Boucher urge backcountry travelers to invest in an avalanche course. Boucher reports an increase in people taking such courses, although he worries that the increase might be lagging behind the number of skiers expected to venture into Gaspésie backcountry this winter.
In short, be informed and be prepared. That’s the best assurance that a powder dream, not a powder nightmare, will come true in the eastern backcountry.
From the winter/spring ’21 issue of Vie en Montagne, out now.
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